"Le Pajep accompagne les associations qui déposent leurs archives"
Interview de Jonathan Landau, Archiviste Fonjep, mission Pajep (septembre 2018)
Le Pôle de conservation des archives des associations de jeunesse et d’éducation populaire (Pajep) regroupe, collecte, conserve, classe et valorise les archives du secteur à dimension nationale et francilienne. Comment les associations qui souhaitent déposer leurs archives peuvent-elles saisir le Pajep et de quelle aide peuvent-elles bénéficier ?
Qui peut solliciter le Pajep pour une aide au dépôt d’archives ?
Le Pajep peut être saisi par les associations nationales et franciliennes du secteur de la jeunesse et de l’éducation populaire, ainsi que par les anciens militants de ces associations. Les fonds sont répartis entre les Archives du Val de Marne et les Archives nationales. Les autres associations doivent s’adresser aux archives départementales ou municipales.
Comment s’y prennent les associations pour déposer leurs archives au Pajep ?
Au départ, une association du secteur nous sollicite pour nous parler d’un projet de dépôt d’archives, et identifier l’aide que nous pouvons lui apporter. Ensuite, l’idée fait son chemin : on en parle en commission d’entrée et de son côté l’association mûrit le projet en interne. Quand tous les feux sont au vert, on peut démarrer la collaboration.
Quelle aide proposez-vous ?
Je suis là pour accompagner les associations, mais mon rôle varie en fonction des situations. Dans une association qui dispose de personnel permanent et de moyens, j’offre un appui méthodologique, mais le travail est fait par l’association. Par exemple, quand le Groupement des éducateurs sans frontières (GREF) a commencé son travail, je suis allé voir l’équipe une première fois pour expliquer les grands principes d’archivage, et une deuxième fois pour donner des repères concrets de mise en œuvre : créer des unités de classement cohérentes, composer avec leur plan de classement, faire les boites, etc. Depuis, le groupe projet se réunit 2 jours tous les 4 mois, et je vais les voir à ce moment-là pour suivre l’avancée du travail.
En revanche, quand les moyens de l’association ne lui permettent pas d’assurer le travail, ou quand c’est un militant qui nous sollicite, j’interviens plus directement. Si besoin, le Pajep peut aussi dépêcher un archiviste contractuel qui interviendra au sein de l’association, en lien avec le Pajep et le service d’archives receveur du dépôt.
Quel est l’intérêt du dépôt pour une association ?
Ce qu’il faut comprendre, c’est que la grande différence entre des archives stockées au sein des associations et des archives conservées dans les services d’archives publics réside dans leur visibilité, leur accessibilité et leur intelligibilité. Un fonds pris en charge par un service d’archives est systématiquement accompagné d’un instrument de recherche - qu’on peut appeler inventaire, répertoire, liste, peu importe - dont l’objet est de permettre de (re)trouver les documents et donner des informations générales sur la pertinence du fonds.
Par ailleurs, un fonds dans un service d’archives fait l’objet d’une conservation et non d’un stockage, c’est-à-dire qu’on va lui garantir des conditions optimales afin que les documents ne se détériorent pas. Enfin, le grand intérêt pour les associations est qu’elles peuvent s’en emparer aussi souvent qu’elles le souhaitent, que ce soit pour de la simple documentation historique ou pour des projets plus ambitieux comme une exposition, une assemblée générale extraordinaire ou des ateliers de découverte. Autant de choses auxquels les services d’archives peuvent apporter soutien et assistance, car c’est une partie du rôle qu’ils ont à jouer en matière de politique citoyenne et culturelle.