Hommage à Édith Arnoult-Brill

Hommage à Édith Arnoult-Brill

Hommage à Édith Arnoult-Brill

Le Fonjep salue avec émotion la mémoire d’Édith Arnoult-Brill, décédée le 27 avril 2020 à l’âge de 70 ans. Grande figure du monde associatif et de l’éducation populaire, elle a notamment été présidente du Fonjep de 1993 à 1998. Nous voulons ici rendre hommage à son engagement pendant cette période.

Au cours de sa présidence, elle a porté de façon volontariste le principe fondateur de cogestion du Fonjep pour faire vivre le dialogue entre associations, pouvoirs publics et collectivités. Pour elle, le Fonjep devait en effet être « un lieu original de débat et de confrontation positive des partenaires dont les légitimités s’ajoutent […] au profit des publics auxquels chacun d’eux est destiné à s’adresser. »(*) Convaincue que ce travail collectif pouvait ouvrir des réponses face aux défis sociétaux, elle souhaitait que le Fonjep incarne «  la volonté d’anticipation de tous les partenaires qui en son sein œuvrent pour une meilleure cohésion sociale. »(*)

Plus tard, alors qu’elle était présidente du CNVA, ce sont ces mêmes convictions qu’elle a défendues en contribuant à l’élaboration de la charte d’engagements réciproques entre l’État et les associations signée en 2001 à l’occasion du centenaire de la loi 1901.

Femme d’engagements, elle mettait une grande énergie à convaincre ses interlocuteurs de l’intérêt de l’action associative de Jeunesse et d’éducation populaire, et à défendre son développement. Dès 1995, avec le conseil d’administration, elle a lancé des enquêtes sur le dispositif des postes Fonjep. Les résultats présentés en 1996 par Dominique Bondu ont pu montrer, comme elle l’a écrit (*) que les postes Fonjep restaient pertinents plus de 20 ans après leur création, et qu’ils répondaient aux soucis des associations de maintenir les emplois et de participer par leurs projets à la reconstitution du lien social. C’est aussi en 1995 qu’elle a pu négocier avec Guy Drut – alors ministre de la Jeunesse et des Sports – le maintien des postes Fonjep dont une partie était menacée dans le cadre de la loi de finances de 1996.

Pour mieux préparer l’avenir et anticiper les mutations sociales – un thème qui lui était cher –, elle s’appuyait sur les valeurs qui inspirent l’éducation populaire depuis sa création, et œuvrait pour les transmettre. C’est sous sa présidence et en préparation de l’anniversaire des 30 ans du Fonjep en 1996 qu’a été édité le livre « Le Fonjep, une cogestion aux multiples visages », rédigé par Françoise Tétard et publié par l’Injep. Presque 20 ans plus tard, elle travaillait avec le Pajep à la conservation et à la valorisation des archives de la Fédération unie des auberges de jeunesse (Fuaj) dont elle était secrétaire générale depuis 1998.

Nous avons une pensée pour sa famille et ses proches, et pour ceux qui ont eu comme nous la joie de faire un bout de route à ses côtés.

 

(*) Fonjep, [réd. par] Françoise Tétard, Gérard Muller, Jean Pachot, Édith Arnoult-Brill [postf.] Le Fonjep, une cogestion aux multiples visages, Paris : Injep, 1996.

Photo : FUAJ