Émilie Rodier (22 ans) et Matthias Peiffer (23 ans) sont accompagnés par la mission locale d’Aubenas et par Romans International. Ils réalisent leur mission de Service civique en Équateur. Sur place ils sont suivis par l’Espace Volontariats en Equateur de France Volontaires.
Émilie Rodier
Est-ce que tu peux te présenter ?
Je m’appelle Émilie Rodier et je suis actuellement volontaire pour le Service civique à l’international. Ce choix résulte du fait que je n’ai pas terminé l’Université et que je ne savais pas vers quoi m’orienter ce qui explique mon choix d’engagement SCI pour la mission locale par le biais de Roman International.
Quelle est la date de retour prévue ?
Le 8 août 2019
Est-ce que tu peux présenter l’objectif de ta mission ?
Aider les professeurs dans leurs travaux. Le lundi, les élèves sont répartis selon leurs activités. Ceux qui restent dans la classe font avec moi des puzzles, dessins ou bien assistent aux cours (maths, environnement, littérature). Ensuite on va au jardin de l’association avec la professeure et 4 élèves de différents groupes. A 13h00, je sers les repas avec d’autres volontaires.
Le lundi et mercredi de 14h00 à 16h30, je m’occupe de deux élèves. Je leurs apprend à se maquiller, on fait des mandalas. En fonction du temps disponible on peut sortir dans la cour de récréation pour jouer au foot. En général on se retrouve avec les autres volontaires de l’école, qui ont eux aussi 2 élèves, pour faire des activités ensemble. Le mardi et le mercredi je fais des cours et des activités. Le jeudi, je suis en « salle de déshydratation ». Avec 3 élèves on coupe des fruits afin de les déshydrater pour les vendre et en faire du thé. Le vendredi c’est une journée plutôt calme, on regarde un film et je finis à 13h00.
Qu’est-ce que ce projet t’a permis de découvrir ?
Ce projet m'a permis de découvrir un nouveau pays et tout ce que cela implique. D’avoir un autre regard sur mon propre pays. Dès le premier jour, j’ai été bien accueillie et je sais que je peux compter sur mon référent et sur toute l’équipe de Sinamune, qui a tout fait pour que je puisse comprendre et m’intégrer. Il y a aussi le fait d’avoir une semaine de cours d’Espagnol ce qui est parfait car cela m’a aidé à découvrir la ville et son système particulier de transport et de créer du lien avec les gens de l’association plus rapidement.
Quels sont tes impressions sur cette mission ?
Mes impressions sur cette mission sont très positives à savoir incroyable et fascinante. Cependant, les conditions de travail sont différentes ce qui ne nuit pas à l’attrait de la mission qui reste enrichissante et intéressante.
Quels sont les points positifs et négatifs d’après toi ?
Les points positifs sont les suivants : une bonne équipe, une excellente nourriture, une certaine liberté dans le choix des activités et la possibilité d’avoir toutes les salles de classes à disposition. Quant aux points négatifs, je retiens d’une part les caméras dans les salles de classes et d’autre part lorsque l’on fait quelque chose de “mal”, la direction/administration ne s’adresse pas directement à nous (volontaires) mais aux professeurs alors qu’eux “ n’y sont pour rien”. A cela je peux rajouter le manque de moyens matériels.
Est-ce que tu as l’impression de t’être adaptée au pays d’accueil, à la structure d’accueil ?
Tout à fait. Que ce soit pour le pays où la structure, je m’y sens bien. Et pour l’instant, il n’y a pas un jour où je me sens en danger. Certes, je fais toujours attention mais je suis tranquille. Pour la structure, c’est un peu comme un lieu de travail “idéal” car tout le monde s’entraide avec les groupes et les activités à faire. Il y a une bonne ambiance et les élèves sont incroyables. Chaque jour, il y a plus de complicités qui s’installent avec eux.
Que souhaites-tu faire après cette mission ? Est-ce en lien avec cet engagement ?
Chaque voyage m’apprend un peu plus à savoir comment faire. Je dirais que j’ai appris à être plus rigoureuse dans l’organisation et je suis plus tranquille pour le futur. J’avais besoin de me vider la tête et de réfléchir à ce que j’allais faire plus tard seule, sans personne autour que je connaisse et qui me donne son avis. Le service civique à l’international me permet de confirmer ou non mes idées, pour le retour. Je voudrais devenir accompagnatrice touristique ce qui est en lien direct avec cet engagement. En effet, avant de partir je ne connaissais pas ma vocation. Or maintenant, après avoir été mise en situation de voyage et de devoir me débrouiller seule avec tout ce que cela implique, je sais que c’est ce que je veux faire.
Mathias Peiffer
Mathias nous fait partager spontanément son enthousiasme pour sa mission : « participer à ce service civique est pour moi un échange, je suis particulièrement enthousiaste à l’idée de m’impliquer dans ce projet qui, selon moi, est une cause juste. Je pense qu’en retour de mon implication dans cette mission, par ma volonté de m’imprégner d’une culture différente, d’apprendre une nouvelle langue et de faire quelque chose en accord avec ma personne, cela peut vraiment m’enrichir humainement et susciter chez moi une vocation ».
Peux-tu nous décrire concrètement les tâches que tu effectues, comment se déroule une journée type sur ton projet ?
J’assiste une professeure dans une classe de 20 élèves en situation de handicap, mon rôle est d’accompagner la professionnelle dans les différentes activités. Nous faisons de la thérapie occupationnelle, via des jeux, de la musique, du sport… Je sers également le repas aux jeunes le midi. Le public concerné est particulier, parfois les personnes en situation de handicap ont besoin de temps pour s’habituer et à accepter les autres personnes. Mais dans l’ensemble ça se passe bien.
Quelles compétences/connaissances sont exigées pour effectuer ces tâches ?
Clairement, je me suis vraiment préparé au pire, je me suis posé beaucoup de questions avant de partir, je n’étais pas vraiment sûr de moi. Mais finalement ça se passe bien. De plus j’ai eu une formation par Romans International en collaboration avec la mission locale d’Aubenas sur les relations interculturelles durant une semaine qui m’a vraiment beaucoup aidé. Je pense qu’il faut être très patient, calme, savoir parler un minimum l’espagnol et avoir de l’empathie pour comprendre ce que peuvent ressentir les élèves. Il est aussi nécessaire de connaître les différents handicaps auxquels nous sommes confrontés afin d’adopter le meilleur comportement en fonction de l’élève. Ce projet m’a permis de découvrir un pays, une culture, des personnes, un rythme de vie, un métier et surtout moi-même.
Est-ce que tu as l’impression de t’être adapté au pays d’accueil, à la structure d’accueil ?
Oui, le contact passe bien avec les élèves de l’école et en dehors du travail j’ai une vie sociale très remplie et très épanouissante.
Ton expérience de Service civique à l’international te permet-elle d'avoir un autre regard et une autre connaissance de toi-même (personnalité, capacités), de ton milieu (parents, amis, pays...) et du pays où tu vis actuellement ?
Oui, je ne me pensais pas capable de m’adapter aussi bien à un pays qui est totalement différent du mien. J’ai un peu plus confiance en moi. Je ne sais pas si mon regard a changé sur mes proches mais ce qui est sûr c’est que leur regard a changé sur ma personne. A défaut de réellement me renseigner sur ce que j’allais faire de mon avenir, la vie étudiante m’a renseigné sur ce que je ne voulais pas faire. La justice sociale est un principe qui me tient très à cœur, s’intéresser à l’humain et le bien vivre ensemble sont pour moi des idéaux à atteindre. Des principes et des idéaux que je ne retrouvais pas durant mes précédentes expériences professionnelles.